Le punk a connu son âge d’or en Angleterre en 1976 et 1977, avec une vie avant et bien entendu après. Mais le Punk doit s’appréhender bien au-delà de la musique…
En réaction à la « British invasion » aux Etats-Unis dans les années 60, les jeunes américains forment des groupes de rock et jouent dans leurs garages. C’est l’époque du Garage Rock. A Détroit, la musique se radicalise et les guitares deviennent saturées avec les Stooges et MC5 sur fond de provocation. On tient là les prémices du punk dès 1969. 4 ans plus tard se forme une scène à New York autour d’un club devenu mythique : le CBGB. Les New York Dolls et leur posture outrancière vont vite être suivis par les Ramones, bien accompagnés par Patti Smith, Television, Johnny Thunders et Blondie. L’idée du punk naissant était aussi celle d’un retour à la simplicité face à la virtuosité dominante alors avec le Prog Rock et le Hard Rock. Un anglais nommé Malcolm McLaren assiste là-bas au phénomène.
Malcolm McLaren rentre en Angleterre et veut y importer le punk en tant que producteur. Il va trouver dans la boutique de sa compagne styliste Vivienne Westwood, Sex, une bande de petites frappes autour de John Lydon. Le groupe va devenir les Sex Pistols (photo) et va provoquer un raz-de-marée outre-manche sur une courte période de 18 mois en 1976 et 1977. Mieux que ça : il va incarner le « punk » pour la postérité. Autour des Pistols va graviter le Bromley Contingent : des fans et groupies avec notamment les futurs Billy Idol et Siouxsie.
D’autres groupes se forment bien évidemment à Londres, Manchester et ailleurs : les Buzzcocks, The Fall, The Jam, Sham 69 et leur « oï » et bien évidemment « le » Clash. Le groupe de Joe Strummer et Mick Jones sera la version politique et militante du punk (alors que les Sex Pistols en étaient la version nihiliste) et musicalement développée.
Le punk aura son esthétique : un graphisme artisanal avec des collages et des couleurs très voyantes. Il aura aussi ses codes vestimentaires avec les Doc Martens, le tartan écossais, les épingles à nourrice ou les vêtements déchirés. Quant à la crête iroquoise, elle sera surtout l’apanage des suiveurs plus que des groupes. Le punk va survivre à la fin des Sex Pistols pour ne jamais disparaître musicalement avec le hardcore californien au début des années 80 ou le rock alternatif en France dans la deuxième moitié de cette même décennie.
Il est intéressant de noter que le mouvement punk est peut-être celui qui a le premier donné une vraie place aux femmes dans un milieu rock jusqu’alors très machiste. Patti Smith (photo) va défricher le terrain pour les américaines Debbie Harry ou Joan Jett aux Etats-Unis, et les anglaises de The Slits et Poly Styrene.
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